En 1975, Ernest Callenbach imaginait un scénario audacieux : la Californie, l’Oregon et l’État de Washington quittent les États-Unis pour créer une société écologiste et égalitaire. Une utopie verte, un rêve pour certains, un avertissement pour d’autres.
Le 10 juin 2025, Donald Trump envoie l’armée à Los Angeles sans l’accord du gouverneur. Une première : des chars dans les rues, des manifestants frappés, des incendies. Officiellement, il s’agit de rétablir l’ordre après des protestations contre les arrestations de migrants. Mais pour beaucoup, c’est un tournant historique.
Un pays divisé
Dans Écotopie, la rupture avec Washington se fait au nom de l’environnement et de la paix. En 2025, les lignes de fracture sont similaires : écologie contre extractivisme, accueil des migrants contre politique de la peur, protection des minorités contre autoritarisme.
La Constitution interdit la sécession, mais les symboles parlent d’eux-mêmes. Ce déploiement militaire montre une fracture profonde entre l’Amérique progressiste de la côte Ouest et le pouvoir fédéral.
Un avertissement venu du passé
Écotopie n’était pas qu’un fantasme hippie. C’était une mise en garde : quand un pays ignore ses divisions et impose l’autorité, il pousse ses marges à se radicaliser — ou à se libérer.
Aujourd’hui, la Californie rejette l’agenda trumpiste : droit à l’avortement, climat, immigration. À force d’être méprisée, cette région pourrait bien tourner le dos à Washington, sinon politiquement, du moins moralement.
Conclusion
Des chars dans Los Angeles, ce n’est pas juste une image-choc. C’est le reflet d’un pays qui se déchire. Et peut-être, dans ce chaos, le rêve de 1975 refait surface : celui d’un peuple qui refuse de choisir entre sa dignité, sa planète et sa liberté.
À lire ou relire : Écotopie, Ernest Callenbach (1975)